Cap Breton pêche côtière - Saubusse asperges le 3 mars 2013


 

La pêche côtière à Capbreton

 

Cette découverte du littoral atlantique et de ses richesses halieutiques était attendue depuis longtemps par notre groupe. M. Lafargue responsable professionnel, allait nous révéler tout au long de la matinée, la particularité de cet unique port landais et l’originalité d’une activité de pêche que pratiquent surtout maintenant ses 2 enfants, avec au total 4 bateaux de moins de 15 m. Ancien débouché de l’Adour avant que les bayonnais ne « volent » le fleuve lors de la crue du 28 octobre 1578, bénéficiant d’un accès un peu plus facile grâce au « gouf », cette sorte de fjord sous-marin qui s’enfonce sur plus de 2000m.en entaillant le plateau continental, ce port a connu dans l’histoire bien des vicissitudes. Oubliés la chasse lointaine à la baleine près des rivages américains avant même Christophe Colomb et l’âge d’or de la  sardine avant- guerre. Sur cette photo la sortie du port en direction du Gouf et de l'océan. le port de pêche se situe sur la rive gauche de ce chenal.

 

C’est à partir des années soixante et des projets pour le littoral aquitain que l’aménagement d’un port de plaisance de mille anneaux ouvrira en contrepartie la possibilité d’accueillir 19 bateaux de pêche, avec des marins venus pour la plupart d’Arcachon. Chaque bateau a encore par dérogation le droit d’avoir un étal pour y faire de la vente directe du poisson débarqué, sans passer par l’habituelle criée. Le tout créant un remarquable pôle d’animation et d’attraction touristique au charme duquel notre groupe succomba. Cependant cet outil collectif remarquable n’échappe pas à la multiplication des normes et des quotas, dont la logique est parfois surprenante,ne facilitant pas le maintien de cette activité côtière. Encore une fois la réglementation semble beaucoup plus tatillonne, avec des contrôles très fréquents,  pour ces petits bateaux que pour les navires usines ou les gros chalutiers, véritables responsables de la surpêche. Ainsi, toutes les prises doivent être répertoriées par espèces et leur poids total définis avant même que le bateau ne commence son retour vers le port, sans parler de la rigueur des quotas et des tailles de poisson à respecter. La vente sur place et plus récemment vers l’intérieur par l’intermédiaire des Amaps, est beaucoup plus intéressante que l’acheminement des surplus à la criée de Saint-Jean-de-Luz. Car les frais fixes sont importants même pour des bateaux un peu anciens : 150à 300litres de gasoil par sortie et au moins 25000€ par an, pour renouveler  les filets. Il faut aussi fidéliser l’équipage qui en plus d’un fixe perçoit une part de la pêche. Ce sont les mois d’hiver avec le bar et la sole qui sont les plus favorables, vient ensuite le merlu , avant la bonite de l’été et la dorade royale de l’automne

Mme Lafargue assure la livraison à plusieurs Amaps béarnaises et ses produits sont très appréciés pour leur fraîcheur et leur finesse. Le restaurant Le Scaphandre situé face au port, qu’elle approvisionne également, nous l’a démontré en toute simplicité.

 


 

Les asperges bio de Saubusse.

 

L’après-midi nous avions rendez-vous à la ferme de Christian Lesgard qui s’est converti à l’agriculture biologique depuis l’an 2000. Sur des terres sablonneuses il a mis en place deux productions principales : les asperges blanches et les poulets élevés en plein air sur de vastes parcours enherbés. Les Amaps, une coopérative et de la vente directe, lui permettent d’écouler toute sa production, certifiée bio et de qualité. Les résidus avicoles sont compostés avant d’enrichir le sol avec un faible complément de minéraux ou d’engrais naturels agréés

 

 La différence avec la production conventionnelle d’asperges est patente : ici pas de roundup, pas de pesticides, pas d’engrais chimiques : il faut bien connaître tout l’écosystème pour le maîtriser avec simplement les moyens naturels du bio. Seules des toiles de plastique noir pour absorber la chaleur sont réutilisées chaque année. Avec ce printemps pourri elles sont fort utiles même si on ne « force » pas vraiment les saisons et la production, comme chez la plupart des voisins. Beaucoup de sagesse, de savoir-faire et de philosophie lors de cette rencontre réconfortante pour le consommateur qui cherche à savoir ce qu’il mange.