Rencontre de producteurs à Lombia et Bédeille le samedi 23 octobre 2021


Après 18 mois sans sorties pour cause de Covid nous étions 30 adhérents heureux de nous retrouver enfin à Lombia chez Stéphane Dabancens dans une ambiance radieuse d'été indien.

La pandémie ayant interrompu le cycle de Conférences sur les Sols Vivants et l'évolution possible du modèle agricole, à peine commencé à la Médiathèque de Billière, nous avions hâte de renouer avec cette problématique que les consommateurs peuvent accompagner en privilégiant la vente directe et les productions locales de qualité. D'où la visite d'un élevage exemplaire de volailles suivi de la découverte toujours à Lombia de l'épicerie associative tenue par des bénévoles. Elle propose une gamme bien choisie de produits locaux de qualité, retissant du lien et animant ce milieu rural, avec le soutien de la municipalité et l'apport de la salle polyvalente attenante, où nous fut servi un délicieux repas.

 

L'après midi nous avons rejoint sur sa ferme, à 8 km, Francis Sébat, Maire de Bédeille, qui a redonné vie à ses sols.

 


 

 

 

 

Des visites médiatisées dans Sud Ouest du 5 novembre 2021



Lombia


 

L'activité principale de Stéphane Dabancens est l'élevage de poulets mais aussi, dans un souci de diversification, de pintades, chèvres et brebis. Stéphane nous a accueilli chaleureusement sur son exploitation le matin et en suivant il nous a organisé une visite du magasin de producteurs au coeur du village, visite suivie d'un repas élaboré par ses soins dans la salle des fêtes.

 

 Stéphane nous présenta d'abord, avec conviction, son élevage très pertinent de volailles, malgré une installation sur une surface restreinte, provenant de la reprise de moins de 15 ha de terres familiales quelque peu dispersées, jusqu'à 20 km. Avec le souci constant de limiter les dépenses inutiles et la perte d'autonomie, mais en améliorant toujours par une observation et une réflexion constante, il est parvenu à un modèle d'élevage exemplaire, qui hormis la production souvent conventionnelle de maïs sur des parcelles trop éloignées, surpasse souvent le label bio. Ainsi pour chaque cabane avec parcours enherbé qu'il déplace tous les 4 mois, il considère que 300 têtes sont optimales pour la qualité, le bien être et l'homogénéité des bandes, alors que le label en autoriserait 480.Il fait ce choix bien qu'il peine à satisfaire une demande  croissante en vente directe ou locale.Cependant les contraintes subies suite à la grippe aviaire interrogent sur la durabilité de ce modèle et Stéphane envisage une diversification en renforçant l'atelier ovin pour la viande d'agneau et en expérimentant un peu d'arboriculture fruitière sur une parcelle récemment et chèrement achetée. Une diversification qui doit lui permettre d'avoir un associé en GAEC en 2022.


Lors de nos discussions de nombreux sujets ont été abordés :

- le bien être des poules qui disposent d'une surface plein air enherbée bien supérieure aux normes habituelles

- face à l'inquiétude liée aux risques de grippe aviaire de plus en plus récurrents , une diversification des animaux d'élevage s'impose

- le rôle compliqué des prédateurs. Si le renard, est assez bien maîtrisé, les rapaces (qu'il admire) et même les corneilles deviennent une préoccupation constante quand il n'y a plus de régulation.



 

 

 

Au sujet de la grippe aviaire un article du Canard Enchaîné résumant la situation. Cette épidémie récurrente mal maîtrisée à cause du lobby des élevages industriels risque de se traduire par l'interdiction de l'élevage en plein air durant les mois d'hiver qui condamnerait les petites structures ayant opté pour la qualité et la valeur nutritionnelle de leurs  produits: l'herbe apportant les indispensables oméga 3.

Pour plus de réflexion cliquer ici



 

 

Un petit aperçu du cadre des installations. En ce mois d'octobre sec l'herbe de fin de saison a un peu jauni, mais reste bien verte sur les parcours situés en contrebas.


 

Les poules en liberté disposant d'arbustes pour l'ombrage, sont parfois associées aux pintades, animaux plus fragiles, facilement stressés qui s'apaisent en cohabitant. Les grandes plantes sont des refuges lorsque buses et milans menacent. Toutes les cabanes sont fermées le soir à cause du renard.


 

Sur des prairies naturelles plus éloignées, chèvres pour l'entretien des bordures  et brebis à viande partagent pacifiquement leur abri rarement utilisé. C'est l'amorce d'une nouvelle activité que Stéphane souhaite développer de part et d'autre du ruisseau qui reste difficile à franchir à cause des lâchers d'eaux l'été pour l'irrigation. Une nouvelle parcelle adossée à un bois riche en biodiversité vient d'être clôturée et fait l'objet d'une réflexion pour une utilisation optimale.


 

Sur une nouvelle parcelle récemment acquise en bordure du maïs  où on aperçoit des rangées de paillage en préparation de futures plantations arboricoles. Elles complèteront la création de haies réalisées l'hiver dernier à partir d'arbustes prélevés dans la forêt proche. Stéphane retrouve sa formation forestière pour concevoir un plan agroforestier qui apportera ombre, protection et biodiversité complémentaires du bien être animal pour l'ensemble de son activité d'élevage.



 

Les 30 membres de Slow Food Béarn présents lors de la sortie (entourant Stéphane) attentifs, disciplinés et ... élégants



 

 

 Au centre du village, sur la place de la mairie et de l'église, le magasin de l'"Assoc Béarnaise" association que préside Stéphane, avec toute la variété et la qualité de produits locaux et aussi son bar qui hors Covid , notamment le vendredi soir, permet de recréer du lien social même au delà du village. Au moment de l'apéritif et des ardoises -repas ce fut une très bonne surprise que de compter parfois jusqu'à 400 convives!



Un délicieux repas, avec poulettes évidement, préparé par Stéphane et son futur associé (casquette aérodynamique)

A noter cette salle des fêtes de 270 m2 (14x19m), bien équipée (four, chambre froide, lave vaisselle, ...), avec un préau (où pourraient être installées des planchas) donnant sur une prairie, lieu qui pourrait accueillir de futurs événements de Slow Food Béarn.



Choses vues

 

 

Mais qui est donc ce personnage en retrait ?

 

Tout simplement un journaliste couvrant l'événement ...


 

 

 

    ... et du coup nous avons eu droit à un article dans Sud Ouest !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du jamais vu, des oeufs roses au milieu d'oeufs blancs ?

 

Pour lever le mystère cliquer ici



Bédeille


 

 Agriculteur conventionnel installé depuis 1993 sur 45 ha de la ferme familiale dédiée à l'élevage de vaches limousines à viande, Francis Sébat va être  confronté à un palier de production sur des sols malmenés, l'obligeant à  repenser ses pratiques. Les conseils d'un ami, une longue réflexion, et une prise recul par rapport aux commerciaux de coopératives, vont en faire un pionnier en Béarn, lorsqu'il prend en 2007, le risque d'opter pour le Bactériolit. Ce produit à base de bactéries et de champignons mycorhiziens, en lieu et place des engrais chimiques,  chaux et autres  intrants plus onéreux, redonne vie, humus,  vers de terre et regain de fertilité à des sols dégradés, qui en 2 ans retrouveront déjà un bon profil et un regain de matière organique. Tout en conservant les mêmes méthodes culturales avec des labours plus légers et presque les même rotations : maïs, méteil, prairies,  il parviendra à assurer désormais  l'autonomie alimentaire du troupeau. Un exemple qui prouve que l'évolution possible vers un modèle agricole plus compatible avec la santé des bovins élevés (et au delà des hommes), n'est pas une utopie et peut  se faire assez facilement tout en augmentant le carbone stocké dans le sol . Un maire agriculteur optimiste qui commence lentement à être imité, et peut installer son fils, en développant sur la ferme un atelier volaille déjà prometteur.

 


 Nous avions demandé à Francis Sébat de nous présenter son activité d'agriculteur, en insistant sur le bilan de son utilisation depuis 2007 du Bactériosol qu'il venait de recevoir dans ces grands bags et qui revient à 150€ par hectare chaque année et dont il est très satisfait car car ses sols sont redevenus très vivants et naturellement fertiles.



Pour en savoir beaucoup sur le Bactériosol visionnez la vidéo en cliquant ici

 

 


 

La maison familiale remarquable par son architecture ancienne n'est plus utilisée comme habitation. Elle commence à accueillir l'atelier de conditionnement des volailles, dont l'élevage se développe sur la ferme, suite à l'installation récente du fils qui envisage de développer la vente directe.Plusieurs parcours sont déjà opérationnels à partir de poussins de races rustiques améliorées achetés en Occitanie.

 

 

 


 

Les membres de Slow Food ont été invités à venir se désaltérer dans l'ancienne cuisine en cours de transformation, mais qui garde encore le souvenir des grands moments culinaires d'un passé paysan.

 



Chose vue

  Dans l'attente de Francis finalisant ses travaux de maire à la mairie de Bédeille, Gilbert apporte la bonne parole à un groupe de disciples assis sur un tronc d'arbre.

"Face au changement climatique c'est toute l'agriculture conventionnelle  qui peut et doit évoluer. Différentes préparations  commerciales à base de micro-organismes  existent pour redonner vie au sols, en réduisant largement le recours aux engrais chimiques. Bactériosol et Bacteriolit (utilisé pour traiter lisiers et fumiers) de la Sobac, viennent d'être agrées pour leur capacité à stocker du carbone dans l'humus du sol. Un pas encourageant vers la transition écologique!"