2011 étant déclarée « Année des
Pyrénées », des conviviums Slow Food et d’autres associations ou partenaires, localisés de part et d’autre de la frontière mais tous concernés par le maintien de l’activité et de la vie dans
ce massif montagnard, ont pris l’initiative d’un premier regroupement pour avoir une réflexion collective. Ce fut « les journées de Ainsa » en Aragon des 4 et 5 février, au cours desquelles je représentais notre convivium béarnais. L’idée était d’impulser un processus
participatif émanant de la société civile pour promouvoir la valorisation des produits, du patrimoine naturel et culturel de nos montagnes avec à terme pour objectif de sensibiliser à cette démarche d’autres massifs européen et notamment les Alpes et les Carpates. Ceci en réaction
contre l’absence d’une véritable politique de la montagne à l’échelle de l’UE. Car s’il existe des mécanismes financiers transfrontaliers au niveau de l’Europe, leur bilan s’avère bien peu
efficace ne serait-ce que pour limiter la dépopulation de certaines zones ou mettre en valeur le potentiel montagnard.
Avec le Comité de Pilotage qui fut constitué à Ainsa, j’ai participé le les 11 et 12
avril 2011 à Jaca à différents échanges sur la possible amélioration au niveau pyrénéen, des services (internet), de la gestion des espaces naturels ou de la biodiversité. Mais le point d’orgue
fut la rencontre à la Communauté de Travail des Pyrénées (CTP) avec la direction du POCTEFA (Programme Opérationnel de Coopération Transfrontalière Espagne, France, Andorre) qui entre 2007 et
2013a reçu de l’Europe la délégation pour gérer 168M d ‘euros destinés à valoriser les territoires , le patrimoine naturel et culturel ou à améliorer la qualité de vie des populations
montagnardes, par un développement durable.
Les actes de ces entretiens faits par le Comité de pilotage seront plutôt sévères. En
fait la Communauté de Travail des Pyrénées est gérée par des représentants élus des 8 régions qui entourent le
massif pyrénéen sur les 2 versants. La tentation est grande de partager ces fonds européens en les orientant surtout vers des infrastructures profitant aux métropoles régionales ou aux villes
périphériques qui ont la capacité de monter et gérer de gros dossiers au détriment de besoin plus locaux et dispersés pour lesquels la société civile n’est même pas sollicitée. L’exemple
caricatural du financement d’un immeuble de bureaux à faible consommation énergétique à Saint Sébastien est révélateur de cette sorte de déviance par rapport aux objectifs affichés par l’Europe
en faveur des populations de montagne. La complexité des dossiers à établir et à gérer favorise une certaine
endogamie entre les lobbies proches des administrations régionales et qui ont seuls, la capacité de capter et d’utiliser ces aides européennes. Espérons que ces remarques feront mieux évoluer la
prochaine programmation 2014/2020 et permettront aux associations de participer positivement aux appels d’offre à venir en portant de véritables projets pyrénéens. LIRE LA
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