Comment Nourrir la Planète ?

Interrogations avant le voyage de 15 jeunes de Serres-Castet à l'exposition Universelle de Milan

 

Le 8 juillet en soirée, avec Patrick Guillon Chef cuisinier , nous avons été très agréablement surpris par l’écoute, l’implication et la convivialité de ce groupe de jeunes de 15 à 16 ans dont l’animateur nous avait demandé de les aider à mieux préparer leur projet de voyage. Le thème choisi est ambitieux : « Nourrir la planète, énergie pour demain » et comme il a été suggéré par Slow Food pour l’Expo Universelle de Milan, il convenait de préciser à ces jeunes  les objectifs et les initiatives de notre mouvement international. Sans cacher une certaine déception depuis l’ouverture,  car la plupart des pavillons nationaux (la France faisant en partie exception), sans doute sous l’effet financier des lobbies et autres sponsors particulièrement actifs dans l’agro-alimentaire, ont détourné le thème initial ou ont imposé leurs déviances, dans le sillage de Mac DO ! Une fois de plus ce sont les petits  producteurs ayant choisi la qualité qui sont les grands oubliés d’une Expo ou parade surtout  l’agro-business et ses dérivés alimentaires rarement recommandables.

Pourtant, nourrir plus équitablement une planète déjà peuplée de 7 milliards d’habitants,  confrontée paradoxalement  à la faim comme à l’obésité,  mais  surtout à l’inexorable changement climatique devenu irréversible, devrait être une ardente préoccupation pour les états comme  pour chacun d’entre nous. L’inquiétude gagne enfin les USA et on sait désormais qu’il faudrait 2 à 3 planètes supplémentaires pour permettre à chaque humain d’avoir le style de vie actuel d’un nord–américain. Face à ce défi impossible,  toutes les générations devraient se sentir concernées, et pas seulement nos jeunes qui prennent conscience des limites de notre unique planète bien malmenée, de l’urgence de réduire de 40% le gaspillage de la nourriture produite, et de réorienter impérativement nos habitudes alimentaires vers une consommation réduite de viande.  Plus de sobriété  compensée par plus de qualité, mais ceci suppose un autre modèle agricole respectueux des écosystèmes, de l’environnement, de notre santé, avec en corollaire un profond changement de nos habitudes alimentaires

Voilà ce qui pourrait être un noble et collectif projet citoyen. Pour commencer à l’illustrer et à le rendre concret, nous avons tout simplement  choisi d’apporter aux jeunes  des légumes et fruits de saison et de préparer avec eux un repas du soir exclusivement végétarien, en faisant quelques suggestions pour le rendre surprenant et attractif tout en valorisant leurs idées ou propositions. Il y eut quelques interrogations, quelques surprises ou découvertes aussi, mais toujours  beaucoup d’activité, d’initiative, de bonne humeur partagée. Nous avons pris plaisir à échanger avec ce groupe très positif. Et finalement après ce repas très varié,  tous reconnurent avoir bien et suffisamment mangé. Nous saurons, maintenant qu’ils sont de retour, si l’Exposition Universelle de Milan tient quand même quelques promesses et est capable de les mobiliser plus avant dans leur projet. Si elle les a confortés dans ce regard neuf qu’ils veulent porter  vers le monde fragile de demain, qui dépend peut-être plus de leur implication individuelle dans des alternatives collectives urgentes  que des vaines attentes ou tergiversations sans fin que propose le monde  politique.

 

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