Le lin était autrefois cultivé en Béarn ..... Et demain?

Au-delà de toute nostalgie passéiste, ne faut-il pas aujourd’hui se souvenir de cette culture très ancienne du lin sur le piémont pyrénéen, bénéficiant sans doute de conditions naturelles favorables à la croissance de cette plante qui redevient d’actualité pour ses graines riches en oméga3 mais surtout pour la très bonne résistance de ses fibres déjà utilisées avec succès dans certains matériaux composites haut de gamme qui bénéficient de sa légèreté.

Le Béarn saura-t-il réévaluer son histoire ?

 

Lors de notre visite sur l’exploitation des fils Esturonne à Lys le 5 décembre 2015 (voir ci-dessous), Jean le père nous confiait avoir vu, étant gamin, un ancien atelier de tissage du Lin dans un appentis prolongeant l’ancienne étable de cette typique ferme béarnaise. Si les anciens outils dont le métier à tisser, n’ont pas échappé aux brocanteurs, il reste dans la famille quelques pelotes anciennes de fil de lin, de la lingerie ou du linge de table fait maison et de grands draps ou sacs destinés à préserver les récoltes de grains. Un ensemble de tissus d’une agréable souplesse, derniers témoins  d’une activité agricole et d’un savoir-faire encore présents au début du XXème siècle, puisque c’est dans un village près de Nay qu’Héléna, une jeune basquaise, vint rechercher en 1947, les fondamentaux du tissage du lin pour relancer la production du linge basque et fonder sous cette marque-prénom, la réputation de plusieurs boutiques  toujours appréciées des touristes. Une remise au goût du jour que le Béarn n’a pas su faire en abandonnant ses atouts identitaires au seul profit du mythique progrès que représentait l’arrivée du maïs hybride ou le gaz naturel de Lacq. Oubliée l’ancienne culture du lin qui couvrait en Béarn quelques 6000 ha en 1811 et animait dans les villes et bourgs tout un monde de tisserands encadrant une abondante main d’œuvre.

Au-delà de toute nostalgie passéiste, ne faut-il pas aujourd’hui se souvenir de cette culture très ancienne du lin sur le piémont pyrénéen, bénéficiant sans doute de conditions naturelles favorables à la croissance de cette plante qui redevient d’actualité pour ses graines riches en oméga3 mais surtout pour la très bonne résistance de ses fibres déjà utilisées avec succès dans certains matériaux composites haut de gamme qui bénéficient de sa légèreté. Certes la grande zone de production du lin s’étend aujourd’hui entre Normandie et Picardie, mais que les grands groupes coopératifs  et les chambres d’agriculture des Pays de l’Adour fassent au moins des essais de culture  pour peut-être renouer avec notre histoire à travers les matériaux composites que recherchent aujourd’hui l’industrie aéronautique bien implantée en Béarn ou le matériel sportif équipant le ski , le golf ou le tennis et même le surf. Innover, c’est aussi réévaluer au bon moment le passé comme ont su le faire les basques ou les bigourdans à travers des productions agricoles de qualité : porc noir de Bigorre, poule noire gasconne d’Astarac-Bigorre, porc basque dit du Kintoa ou maïs grands roux. Historiquement tous étaient présents sur cet ouest du piémont pyrénéen ou ils contribuaient à forger  une même identité. Mais par négligence culturelle autant qu’économique, le Béarn a abandonné à ses voisins son patrimoine du goût et n’a même plus aujourd’hui  une poule noire de race ancienne, à mettre dans son pot !...   Pour fêter l’anniversaire de la naissance d’Henri IV. !

 

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