« La Roussanne de Monein est une très vieille variété de pêche, réputée à la fin du XIXe. Le fruit est de couleur Jaune, relevée par des teintes délicatement rosées, frappée d’un rouge vif parfois violacé du côté de l’insolation. La chair jaune, tâchée de rouge, s’avère juteuse, odorante et excellente. C’est une pêche relativement précoce, souvent abondante, mais qui supporte mal le transport, d’où son déclin. Quelques centaines de kilos sont actuellement produits. Ils se vendent plutôt lors des fêtes locales. Un groupe de 17 producteurs vient de se constituer dans l’objectif de reconstituer un verger. » C’est ce que nous écrivions en 2006 lorsqu’a été a été obtenu son classement dans les produits de l’Arche Slow Food. Car cette variété de pêche, mal adaptée par sa fragilité à la grande distribution, avait pratiquement disparu. Il faut savoir que c’est seulement à partir de 2 arbres, qu’un pépiniériste agréé par L’INRA, a pu par clonage, produire 4000 pieds qui commencèrent à être plantés à partir de 2005 En 2012 la sauvegarde de la pêche Roussanne de Monein semble mieux assurée. Une vingtaine de vergers existent et certains représentent une diversification pour des vignerons du Jurançon puisque pêche et mansengs sont adaptés au même terroir. Une société coopérative agricole « Les vergers du Pays de Monein » regroupe la plupart d’entre eux et a commercialisé 70 tonnes de fruits à côté de 30 autres tonnes vendues directement. La diffusion est essentiellement régionale mais commence à intéresser quelques restaurants et pâtisseries parisiennes. Des produits transformés comme confitures, compotes, sirops et surtout nectar permettent de pérenniser un peu le goût durant l’année car la saison des fruits est assez brève : du 20 juillet au 15 août. En fait sur le plan génétique 2 variétés très proches, la campagnule et la rosacée se succèdent pour étaler un peu la saison. Une légère différence au niveau des fleurs permet au seul spécialiste de les distinguer.
Fin juillet, Monein célèbre sous la halle la fête de la roussanne, qui accueille aussi des vignerons car en salade, cette pêche s’accommode parfaitement avec le vin de Jurançon qui partage son terroir. Le grand mérite de cette relance réussie, revient à Marie- José Casaubon productrice à Cuqueron et qui œuvre inlassablement pour ce projet depuis plus de 15 ans. Elle anime aujourd’hui une petite coopérative de producteurs qui assure également la transformation en confiture sirops et autres nectars : il fallait y croire ! Et pour les consommateurs, il suffit d’y goûter.